En vol

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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

jeudi 1 décembre 2011

LE TEMPS DES CITROUILLES




Après les courgettes, avec le bel automne vient le plaisir de déguster de nouvelles cucurbitacées.

Celles-ci, monumentalement bio, ont été photographiées au marché du Cours Saleya, à Nice, et sont au moins aussi pittoresques que le lieu.

C’est avec ravissement que nous voyons revenir, depuis quelques années, ces légumes qui appartenaient au monde du conte de fées, bien plus qu’à celui de nos assiettes.

Sans doute leur retour est-il dû au succès de Halloween, cette fête païenne, importée des pays anglophones, qui fait la joie des petits, et courir aux urgences bon nombre de ceux qui ont essayé, un jour, d’en évider une sans formation préalable !

Toujours est-il que le légume, sous toutes ses formes est un délice. Sucré ou salé, on le cuisine sans être étoilé, et, de surcroît, il est si bon marché qu’on aurait tort de le bouder en ces temps de serrage de ceinture. Courge musquée ou de Siam, potimarron, giraumon, cougourdon, coloquinte, potiron, pâtisson, si certaines variétés sont comestibles et d’autres pas, toutes sont à croquer. Leurs rondeurs féminines sont rassurantes, leur couleurs chatoyantes, leur texture intéressante, leur appendice... surprenant.

Pour moi, la citrouille n’en demeure pas moins attachée à l’histoire de Cendrillon. Avant même que Walt Disney ne s’en empare, j’imaginais sa transformation en carrosse, et, inversement, je la voyais retourner à sa forme première lorsque sonnait les fatidiques douze coups de minuit. Quelle horreur, que de se retrouver en train de redescendre ainsi sur terre ! Mais maintenant, je comprends le vrai message de ce conte. Qu’importe que le carrosse reste citrouille, puisque Cendrillon a trouvé la magie de l’amour qui transforme même les souillons en princesses ?

Combien d’entre nous aimeraient voir de tels miracles se produire, quand tout semble s’assombrir à l’entrée de l’hiver; quand les lumières artificielles n’éclairent que la détresse de tant de malheureux ; quand la fièvre acheteuse fait croire qu’un cadeau cher guérira un vide affectif ?

Ces jours-là, s’il me prend un vilain coup de blues, je me promène dans les allées du marché, pour y admirer ces cadeaux de la nature ; je remercie le jardinier qui les a fait pousser, et, encore plus, le talentueux photographe qui les a saisis, le temps d’un déclic, pour me les offrir.

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