En vol

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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

lundi 27 janvier 2014

LE JOURNAL DE SA NOUVELLE OREILLE





Il n’y a pas d’âge pour être sourde.

Voilà un handicap dont les victimes n’ont pas que 80 ans. Et qui frappe de manière inattendue de jeunes gens aussi, à la suite, parfois, d’une otite mal soignée ou pour une raison inexplicable, comme dans le cas de la jeune femme dont je vais parler aujourd’hui, Isabelle Fruchart, dont certaines cellules auditives ont bizarrement disparu un pas très beau jour, la laissant sourde à 70%, à l’âge de 14 ans. Diagnostic seulement posé à l'âge de 26 ans. 

Bon, voilà. Et puis quoi ?

Et puis, merveille des merveilles, avec un talent exceptionnel, Isabelle Fruchart a fait de ces années de silence cotonneux un régal pour les sens des autres, de nous autres spectateurs de théâtre. Avec le concours de Zabou Breitman, elle raconte, sur scène, le journal de son presque calvaire, jour après jour, jusqu’à celui où, petit miracle de la technologie moderne, elle se voit enfin appareillée convenablement, et à nouveau, pas à pas, à l’écoute du monde, à l'âge de 37 ans. Cela s’appelle : 

JOURNAL DE MA NOUVELLE OREILLE.


Dans un décor merveilleux, sobre et évocateur à la fois, Isabelle Fruchart nous entraîne dans un monde que nous reconnaissons, pour l’avoir fréquenté. Pire, nous en avons même parfois imaginé les dialogues, et produit les mimiques : « Parle plus fort, elle ne t’a pas entendu »… « Je les entendrais mieux s’ils articulaient ! »

Pendant quatre-vingts minutes, elle nous fait partager sa souffrance, ses enthousiasmes, son impatience, ses découvertes, ses accommodements, son amertume parfois, sa lucidité, toujours, et surtout, surtout, elle nous fait prendre la mesure de son immense talent de comédienne, de danseuse et de chanteuse.

On en sort ému, touché, bouleversé. Moi qui n’avais rien lu avant le spectacle, je ne savais pas que c’était autobiographique. Je ne saurais dire si c’est important ou pas. Ce qui en reste, c’est la justesse de ce témoignage, qui touche à tous ceux et celles qui, pour une raison ou une autre, se trouvent « différents » dans une société qui accepte si mal les « différences » quelles qu’elles soient. Pour en faire partie, des deux côtés, je le sais.
Alors, de telles réalisations ont plusieurs effets. Celui, que je viens de décrire, de nous faire passer une soirée parfaite, et celui, à plus long terme, de nous amener à nous poser la question de la tolérance.
Par les temps qui courent, c’est plutôt utile. Et la maison pour ça, comme disait l’autre (Claudel ?), c’est parfois Le Théâtre !
Alors, courez-y. Ici et , les dates de ce spectacle, en région parisienne.
À Nice, pour encore quelques jours, ICI. Salle Michel Simon. 
(Co-production du TNN)



Et n’oubliez pas que, pour faire connaître les belles choses, rien ne vaut le bouche à oreille !





dimanche 19 janvier 2014

AUX DAMES DE FRANCE




Qui se rappelle le nom désuet de cette enseigne, qui fut le fleuron de la mode déjà ringarde des années cinquante, avant de céder la place à La Riviera, emplacement qui fut lui-même ensuite boulotté, à Nice, par la Fnac ?


Eh bien, moi j’en ai des souvenirs de gamine, parce que c’était un lieu de torture, celui où il me fallait essayer des robes qui tombaient aussi bien sur moi que sur un cintre, au grand désespoir de ma mère. Les Dames de France ! Quand on avait prononcé ce nom, on entrait dans une espèce de confrérie féminine (sic), faite de grâce, de distinction, et de conventions bourgeoises. Pfff.

Aujourd’hui, ce sont ces notions qui me viennent à l’esprit alors qu’on nous bassine avec le terme de «Dame de France », précédé de celui de « Première », avec plein de Majuscules dans la bouche.

dimanche 5 janvier 2014

MEILLEURS VOEUX !



Que dire de plus en ce début janvier, qui ne soit pas tarte – ni galette -, sinon que je souhaite à tous les visiteurs de ce blog, qu’ils soient des fidèles ou pas, des lecteurs, ou pas, des Niçois ou pas (oops, pardonnez cet accès de chauvinisme, sans doute imputable aux récents excès), de poursuivre allègrement leur petite bonne femme de vie (ben oui, pourquoi pas ?) en faisant preuve d’une santé de métal précieux, c’est-à-dire inoxydable, avec, et c’est le plus important ici, l’amour des mots chevillés à l’esprit.

Il y aura des surprises cette année en la matière. J’espère vivement les partager avec vous, ici et ailleurs. Mais en attendant, quelques mots d’affection.

Avez-vous remarqué que l’on ne s’embrasse plus ? À présent, on se fait la bise.
Avec toutes ses variantes. Par exemple, jadis, on disait à quelqu’un, pour clore une conversation téléphonique, ou une jolie lettre : « Je t’embrasse bien fort ». Au lieu de ça, aujourd’hui, on dit : « Bisous, bisous ! » au singulier, ou au pluriel, l’oreille ne faisant pas la différence. Par mail, on simplifie encore avec les variantes : Bises ou bise – voire, mais ce n’est pas là un signe de grande affection, plutôt une façon de dire : « Je te fais la bise, mais du bout des lèvres, ne le prends pas trop au sérieux » : Bizz.
En revanche, quand on est amis, on peut en rajouter, en écrivant : bizzzzz. Ça, c’est du lourd en affection !
Et finalement, en cas de vraie sympathie, on en revient aux fondamentaux, avec un « je t’embrasse », qui ajoute l’accolade au baiser.

Non, ce n’est pas simple de manifester ses sentiments. Alors, à défaut de promettre de gros poutous, des patins mouillés, des pelles profondes, des bécots badins, des galoches galantes ; de vous sucer la pomme, ou la pêche, je me contenterai ici de vous exprimer mes chastes vœux virtuels à l’aide d’une formule passe-partout : Bonne et heureuse année !
Et le reste est sur cette belle image. Comprenne qui pourra.