En vol

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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

vendredi 19 janvier 2018

"BRILLANTISSIME" : PÉTILLANT !


 


Voilà un film pétillant qui vous fera tourner la tête sans risque pour les points de votre permis de conduire. Promis. 

Certes, certains – j'ai lu leurs mots – font la fine bouche, comme s’ils n’avaient jamais apprécié un bon crémant en lieu d’un médiocre champagne : quels hypocrites ! Personnellement, je n’ai pas boudé une seconde de mon plaisir !

Michèle Laroque, en signant ce premier long-métrage dont elle est la vedette, n’avait sûrement pas en tête de rivaliser avec les plus grands du métier. Pourtant, pourtant… Danièle Thompson (avec Fauteuil d’orchestre, ou La bûche) ou Wayne Wang (réalisateur du film Smoke, adapté de la nouvelle de Paul Auster) semblent, quelque part, lui avoir tenu la main.

C'est l’histoire banale, et désespérante, de ces nombreuses femmes de 50 ans qui se retrouvent larguées sans préavis par un mari tombé amoureux d’une jeune Ukrainienne, quand ce n’est pas d’une Thaïlandaise. Que font elles, les pauvres, même quand elles ont du blé ? Leur monde se retrouve la tête à l’envers, et elles-mêmes aussi affolées que lors d’un saut en parachute – une image décoiffante qui ouvre et ferme ce film.

Certes l’héroïne est tout sauf fauchée, son univers étant celui d’une privilégiée. Le décor niçois ne peut être que beau, que dis-je magnifique ! Pleure-t-on moins au soleil qu’ailleurs ? Là n’est pas le propos.

Michèle Laroque nous donne à voir Angela, une jeune femme superbe qui est donc quittée, le soir de Noël par un mari expert-comptable (Pascal Elbé, pas glamour pour un sou !). Après avoir bien sangloté, cherché le réconfort auprès de personnages secondaires plus brillants les uns que les autres, elle rebondit, se reconstruit, découvre sa fille (belle graine d'artiste là, et en vrai) et retrouve sa mère, (Françoise Fabian) qu’on adore détester à chacune de ses répliques. Il y a du Woody Allen dans l’air, là aussi, c’est le cas de le dire.


La mère insupportable de Woody Allen 
dans "Oedipus Wrecks" (New-York Stories)

Oublions les invraisemblances ! D’ailleurs, est-ce vraiment invraisemblable qu’une aussi ravissante personne craque pour un psy (Kad Merad) aussi peu … aussi peu… homme fatal ? Moi aussi, son approche inhabituelle des phobiques me séduirait !


Image prise sur le site d'Allo Ciné

Bon, pour finir : j’ai apprécié cette légèreté du style, cet humour quasi-britannique par endroits (et encore davantage la scène où Michèle Laroque parle moitié anglais, moitié français avec sa femme de ménage philippine, un véritable morceau d’anthologie – surtout si l’on connaît l’arrière-plan linguistique de la dame !). J’ai aimé les clins d’œil de la bande son, et surtout le cadrage maîtrisé de ce film, qui évite les clichés visuels.

Et puis, les rôles secondaires... Ah, les rôles secondaires... Regardez un peu cette distribution : 

 Affiche empruntée ici. 

Pour finir, j’ai adoré que ce film, coproduit par 3000 personnes engagées auprès de Michèle Laroque, soit dédié à ma ville : "À Nice, aux Niçois" et "À la vie" ! Comme l’héroïne de ce film, notre ville vit et revit, surmonte les brisures, garde sa beauté, et repart de plus belle. Michèle Laroque, enfant du pays, rend un superbe hommage à ses quartiers, à ses habitants, et ça, c'est très touchant. 

Dans ma tribu, en levant son verre, on dit : 
Le chaïm :  À LA VIE ! Alors, si vous avez un coup de blues, allez voir ce film ; après vous avoir fait tourner la tête, il vous la remettra  à l’endroit – et, surtout, il vous dissuadera d'essayer de vous suicider en ingérant des fougères*. 

 Photo ©Franck Fernandes prise sur le site de Nice-Matin 


Cadeau de Gratitude : la bande-annonce, sans que vous ayez besoin de la chercher. ICI. 

* L'épisode "fougères", c'est LÀ. 


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Clin d'œil familial, volé ici - avec gratitude pour Doïna Laroque, la maman de Michèle, rigolote figurante, brillantissime angliciste, et ex-reine de la phonétique à l'Université de Nice Sophia-Antipolis !
Les trois générations sont présentes dans le film : à droite, Oriane Deschamps.  

(Un film qui a du chien ?)

3 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Je rajoute un commentaire pour signaler aussi l'action engagée de Michèle Laroque auprès des "Dames de Lenval", qui œuvrent pour améliorer les conditions des enfants qui y sont hospitalisés.

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  3. Merci beaucoup Cathy! bises Stéphanie

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